Aber Wrac'h / St. Mary's aux Scilly 100 M

mardi 9 juin

Traversée
Nous quittons le port en fin de matinée. La météo est favorable. Nous avons environ 100 milles à parcourir.
Nous couperons le rail de jour et ferons en sorte d'arriver sur St. Mary's au petit matin, demain mercredi. La journée s'écoule simplement. Traverser la Manche avec une bonne prévision météo, par temps calme, sans brume et en grande partie de jour, ne présente aucune difficulté particulière.
Ce jour là nous avons été particulièrement gâté. Les dauphins sont venus jouer le long de la coque pendant plus de deux heures. Un petit groupe d'une dizaine, dont on ne se lasse pas, tellement ils donnent la sensation de prendre un réel plaisir à nous accompagner. Sauts, plongeons sous la coque, passages au raz de l'étrave en nageant sur le côté comme pour se faire photographier sous le meilleur profil.
Le vent est trop faible Yanmar tourne. Au départ de l'Aber Wrac'h, le rail montant est à 25 milles. Le rail est franchi assez facilement aujourd'hui. A 18h nous sommes sortis du rail descendant. A 1h du matin je somnole sur ma couchette, pendant que Marc et Pierre sont sur le pont.
Brutalement un coup de sirène très fort, il ne doit pas être loin. J'ai confiance dans ces deux équipiers là. Avec d'autres, j'aurais immédiatement bondi dans le cockpit. A 2 heures au changement de quart, je me hasarde tout de même à les interroger. " C'était un bateau de pêche qui s'est senti obligé de nous confirmer sa présence". Etelna n'était-il pas trop près du chalut ? Etait-ce une réelle mesure de prévention de la part du bateau de pêche ??
Quand je prends mon quart, je m'aperçois que nous sommes trop proches de la côte, par rapport au jour qui ne va pas se lever de sitôt. Marc et Pierre vont se coucher. Je me rapproche encore de quelques milles, avant de mettre en panne et attendre les premières lueurs du jour. Notre traversée a été plus rapide que prévu à cause de l'utilisation du moteur. Le balisage pour l'arrivée de nuit est assez restreint. GPS traceur me direz-vous. C'est beaucoup plus fiable que la Gonio de mes premières navigations.
Mais je ne veux pas franchir le pas du tout numérique. Il faut à mon sens conserver la pratique des cartes papier.
Pour deux raisons, la première qui est celle de la sécurité au cas où le GPS tombe en panne, la deuxième un petit côté traditionaliste de l'usage de la règle Cras sur la table à carte. Mais il ne faut pas manquer de rappeler que l'usage du GPS traceur, plus celui des cartes papier, plus celui du GPS portable (en secours du fixe et pour le cockpit) ça fait beaucoup, beaucoup de dépenses !!

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